SURNOM : Kitty pour sa famille. Chaton pour les autres personnes pouvant se permettre de l'appeler par son surnom. AGE ET LIEU DE NAISSANCE : 20 ans, le 22 mars 1993 à Londres ORIGINE : Anglaise. Elle en tient un petit accent british charmant, une articulation plus poussée que la moyenne et quelques expressions du pays portant à confusion plus d'un Américain. MÉTIER/ACTIVITÉ : Etudiante en sociologie, mannequin à ses heures perdues et fervente chercheuse de nouvelles expériences. STATUT SOCIAL : Célibataire mais jamais seule, ou très peu souvent ORIENTATION SEXUELLE : Les femmes ne l'ont jamais attiré, adulant bien trop la formidable et mystérieuse espèce qu'est le mâle GROUPE : Billy the kid AVATAR : Cara Delevingne




- Le surnom de Swan, Kitty, ou Chaton en bon français, lui a été attribué depuis sa plus jeune enfance. A vrai dire elle n’a jamais vraiment su pourquoi, mais par supposition elle est en venue à la conclusion que ses yeux verts pâles, dotés d’une lueur plutôt froide elle voulait bien l’avouer, devait rappeler le beau regard des chats. Et son petit sourire mutin devait bien jouer un rôle également.
- Swan déteste son prénom. Trop court, et trop réducteur selon elle. Le cygne étant soit blanc soit noir, il n’y a pas d’entre-deux, pas de nuances possibles. Et elle n’est aucun cas ni blanche ni noire. Plutôt une impressionnante palette de gris aussi nuancés que possible.
- Sa relation avec son grand frère est fusionnel, peut-être même trop. Celle avec sa sœur est plus variée, tantôt elles sont les meilleures amies du monde tantôt elles s’ignorent pendant plusieurs jours.
- Elle voue une admiration sans borne à Baudelaire, dont elle trouve la folie extrêmement charmante.
- Elle adore décortiquer les comportements humains à travers les petits gestes, habitudes, regards, réactions, tons et expressions des personnes l’entourant. Elle a une très bonne connaissance de la psychologie humaine, et réussit donc à merveille à l’université sans faire d’efforts pour autant.
- Elle a un goût pointu en matière de style et ne sort jamais sans avoir au préalable réfléchi à son apparence, même si parfois elle semble enfiler le premier chiffon lui venant sous la main.
- C’est une menteuse née, mais un léger pincement de son nez, presque imperceptible, est révélateur de son péché.
- Elle s’avoue compliquée, fière, insatisfaite et bien trop penchée sur l’amour physique dans le domaine relationnel. Ce qui ne l’a pas empêché de rester pendant 11 mois avec son dernier ex en date.
- Elle voudrait aller finir ses jours sous la bonne vieille pluie londonienne, en buvant un VRAI thé, avec la reine si possible.
- Les produits illicites l’ont toujours attiré : alcool, fumette, drogue, elle a tout pratiqué. Mais cette partie de sa vie est révolue et son seul péché mignon demeure la boisson, accompagnée de quelques cachets selon son humeur.
- Elle fait presque toujours des grimaces étranges sur les photos, qu’elle développe toujours pour en faire des souvenirs plus durables.
- Elle a des tout petits pieds qui la complexe énormément.
- Elle a deux petites manies bizarres et inutiles : manger la poudre des céréales au fond du paquet et tripoter les lobes d’oreille des gens près d’elle lorsqu’elle est angoissée.
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«Car j'ai, pour fasciner ces dociles amants,
De purs miroirs qui font toutes choses plus belles :
Mes yeux, mes larges yeux aux clartés éternelles !»




Tic, tac, tic, tac. Driiiiiing. Driiiiiing. Secrétariat de la direction de l’Université de Chicago j’écoute ? Oui … Oui … Bien, un instant je vous prie. Claps. Judy veuillez apporter son latte à Miss Wolfowitz s’il vous plaît, et dites-lui que son prochain entretien l’attend pour un dossier en sociologie, et que Mr Strauss a rappelé, merci. Pfiouuuf. Tap tap tap tap. Glouuuuglouu, shhhhhh. Tap tap tap tap tap. Toc toc toc. Scriiiiink. Clac.

L’aiguille de l’horloge. La sonnerie du téléphone. La secrétaire de la proviseure qui répond. Sa main qui couvre l’appareil. Les ordres qu’elle donne à sa suppléantes. Le bruit de la jupe de cette Judy quand elle se lève. Le bruit sec de ses talons vernis noirs sur le parquet parfaitement ciré. Le café qui s’écoule de la machin. La mousse puis la crème qui le nappe pour parfaire le latte. De nouveau le bruit de talons, qui s’éloigne vers les bureaux du fond maintenant. Une main qui frappe à porte, en bois si je suppose correctement. Le grincement de la porte quand elle s’ouvre. Le claquement sec quand elle se referme.
Il y avait 1, 2, 3, 4, 5 ... marches dans les escaliers … 6, 7, 8 …

Swan secoua légèrement la tête, dans l’espoir vain de reprendre ses esprits. Elle n’était pas une fille dans le genre angoissée, appréhendait extrêmement peu de choses et n’avait pas peur de l’inconnu, mais certaines situations, certes très rares mais il y en avait, pouvaient la faire stresser. Et comme dans tout le reste, la jolie blonde ne faisait pas les choses à moitié : quand elle stressait elle perdait pied, littéralement. Alors les moindres détails de ces moments de terreur, les bruits, les objets, les personnes, les odeurs, tout, tout lui sautait aux yeux et lui envahissait l’esprit jusqu’à lui perdre celui-ci.
Encore plus désespérée après son auto-analyse, la jeune fille gémit silencieusement. Elle avait tellement envie de tripoter une oreille … Ce tic était celui d’une allumée mais il la rassurait depuis maintenant 17 ans. Elle regarda sa montre pour s’occuper et remarqua que son entretien serait apparemment écourté de 10 minutes. Largement de quoi lui permettre de le planter.
Elle en était là de ses ruminations quand la jeune femme prénommée Judy revint et se dirigea vers elle :

« - Swan Rubbersoul ? demanda t’elle avec un sourire avenant.
- Oui, c’est moi oui !
- Miss Wolfowitz est prête à vous recevoir, allons-y »


Swan respira profondément et suivit la gentille assistante dans le couloir, dont les murs étaient couverts d’impressionnants portraits des plus prestigieux élèves de l’Université. Arrivées devant une imposante porte en bois de merisier, Judy toqua, ouvrit la porte puis poussa délicatement Swan à l’intérieur de la pièce. C’était un grand bureau, très lumineux et …

« - Swan, c’est cela ? Je suis désolée de vous interrompre dans votre contemplation mais vous aurez tout le loisir d’admirer mon bureau après notre petit interlude. Sur ce, asseyez-vous je vous prie, déclara une femme d’une cinquantaine d’année en serrant vivement la main de la jeune fille. Je suis Catherina Wolfowitz, la directrice de cette université.
- Enchantée, Swan Rubbersoul.
- Bien, maintenant que les présentations sont finies, passons au vif du sujet. J’imagine que vous savez parfaitement pourquoi vous êtes ici mais un petit rappel ne fera pas de mal : vous vous trouvez en ce moment même devant moi car votre dossier scolaire est excellent à tout point de vue. Avec de telles notes, nous serions ravis de vous avoir dans notre cursus de sociologie. Seulement vous êtes bien consciente que bon nombre d’élèves possèdent un dossier comme le vôtre. C’est donc cet entretien qui fera la différence. Dernière petit détail, et non des moindres : Je vais vous poser toute sorte de questions, allant de la plus classique à la plus surprenante. Ne vous laissez pas déstabiliser, soyez la plus honnête et la plus précise possible, et n’essayez pas de m’impressionner à travers des réponses formatées. Prête ? »

Swan regarda cette femme à la présence si imposante, à la confiance en soi si totale, et elle grimaça intérieurement. Elle allait être honnête bien sûr, mais ce n’était certainement pas ses réponses qui allaient en imposer auprès d’un personnage comme cette directrice.

« - Prête, répondit-elle après un cours instant.
- Parfait. Vous vous nommez Swan, aimez-vous le Lac de cygnes ? Justifiez votre réponse dans les deux cas.
- Je … Je n’aime pas vraiment non, déclara l’intéressée, légèrement surprise, bien que ce soit un merveilleux ballet car j’ai pratiqué la danse classique jusqu’à mes 9 ans, et c’est en m’entraînant sur la chorégraphie finale que je me suis gravement blessée.
- Mon dieu, que vous ait-il arrivé ?
- Mon partenaire s’est tordu la cheville durant mon porté. Lui est simplement mal retombé, moi je me suis déboitée la clavicule et déplacer quelques vertèbres. J’ai dû être opérée, et immobilisée pendant plusieurs mois. Mais j’ai surtout dû arrêter la danse. Donc non, hôpital et abandon d’une passion ne sont pas bons souvenirs.
- Je suis désolée. Vous avez peur des hôpitaux ?
- Un peu. La mort est partout là-bas, dans chaque recoin, chaque pièce, chaque couloir. Ca me fait froid dans le dos.
- Vous avez des frères et sœurs ?
- Un grand frère, âgé de 24 ans et une petite sœur âgée de 16 ans. Mon frère s’appelle Aaron, et ma sœur Charlize.

- Quelles sont vos relations avec eux ?
- Mon frère et moi sommes fusionnels. Il … me connaît mieux que moi-même, et je ne sais pas ce que je deviendrai sans lui. Avec ma sœur, c’est plus délicat. D’abord car ce n’est plus moi la plus jeune des deux, mais elle, et parce qu’elle est très différente de moi dans le fond. En surface nous nous ressemblons énormément pourtant, mais après un examen plus approfondi ce n’est plus du tout le cas.
- Comptez-vous, ou peut-être le faites-vous déjà, vous aider de votre physique dans votre vie professionnelle et/ou relationnelle, sachant qu’il ne faut pas se faire d’illusion : dans un monde encore essentiellement masculin comme le nôtre, être belle et avoir du charme sont des atouts de taille, pouvant faire la différence.
- Non je ne le fais pas et je ne compte pas, du moins pas volontairement. Peut-être que les gens sont plus cléments, plus aimables à mon égard par à rapport à cela mais ce n’est pas voulu. Puis je tiens à nuancer vos propos, je ne me considère pas comme laide, pas du tout, mais je ne pense pas être magnifique non plus. Il faut toujours partir du principe qu’il y a mieux.
- En quoi et pourquoi les sciences humaines et sociales vous intéresse t’elle ?
- Ces sciences m’intéressent depuis toujours car ce sont l’étude de la culture humaine, leur histoire, leurs réalisations, leurs modes de vie, leurs comportements individuels et sociaux. Pour résumer, étudier les aspects sociaux des diverses réalités humaines. Et j’aime apprendre, comprendre le fonctionnement de l’esprit humain dans toutes ces variantes possibles et inimaginables, je trouve ça véritablement passionnant.
- Etes-vous déjà tombée amoureuse ?
- Pardon ? »

Les regards de Swan et Miss Wolfowitz s’entrechoquèrent. Cette dernière plissa les yeux, visiblement stupéfaite du culot de la jeune fille. Pourtant la jolie ne se démonta pas et continua à l’affronter du regard. En effet à ses yeux, elle n’avait en aucun cas tort, la dernière question posée étant on ne peut plus déplacée.

« - Je réitère ma question : êtes-vous déjà tomber amoureuse Miss Rubbersoul ?
- En quoi cela pourra t’il vous être utile dans votre prise de décision ? Par cette question je veux dire, est-ce que, dans l’unique but de vous satisfaire et donc de m’assurer plus ou moins une place dans votre formidable programme de sociologie, devrai-je accéder à tous vos désirs et vous dévoiler ma vie privée, qui, sans vouloir être offensante, ne vous concerne en rien ? Je ne pense pas Miss, je suis désolée.
- Je peux en conclure par votre regard farouche que vous l’avez déjà été, mais que vous avez également été blessé, et que cette réaction n’est que l’une des multiples preuves que vous vous protégez derrière une carapace de détachement et d’indifférence. Mais je respecte votre silence bien évidemment Miss Rubbersoul. Vous aimez les Beatles ?
- … Enormément oui, je suis née à Londres. J’aime particulièrement cet album-ci d’ailleurs. Un tournant dans leur carrière.
- Un tournant oui, c’est le mot. Espérons que cet entretien soit le vôtre, Swan. Je dois vous quitter à présent, d’autres candidats patientent, vous avez eu votre temps. »


Le 12 juillet 2011.